La boulangère est
revenue. Elle est comme toujours après des vacances, plus aimable.
Je préfère sa fille, plus douce et plus sincère. Il y a déjà du
monde à l'intérieur et il faut faire la queue sur le trottoir pour
avoir sa baguette. Bien sûr, il y a les « p'tits vieux »
du quartier. Les papys qui sont allés récupérer le Midi Libre
au bureau de tabac d'en face, les mamies recourbées avec leur cabas
qui discutent du temps qui fait, du temps qui passe. Il y a du bruit,
il y a des paroles jusque chez le primeur qui attire notre regard
avec ses cagettes colorées. La fleuriste est sortie de sa boutique
pour discuter avec de fidèles clientes. Des hommes sont déjà
installés au bar sur la place principale avec un demi ou un pastis.
Les plus raisonnables prennent un café noir.
Tout fait penser
ici à un village. Quartier populaire d'une ville ensoleillée, les
rues vivent au rythme des habitants du faubourg. Beaucoup se
connaissent, parlent d'un tel, du nouvel arrivé à la résidence
Champollion, de l'appartement libre au Molière. C'est un quartier où
l'on peut vivre une fulgurance d'instants mais aussi une longue
retraite. Les jeunes côtoient les plus anciens et il faut parvenir à
se faire accepter dans ce brassage contrôlé.

Les voisins se
connaissent souvent et sont parfois solidaires. Certains participent
même à l'association du quartier qui publie sa gazette et organise
des petits événements. Un vide-grenier est prévu tous les ans. La
fête de la fanfare fait souvent des ravages en coopération avec les
Beaux-Arts. Les familles se mélangent aux personnes âgées et aux
nouveaux étudiants. Tout le monde est représenté dans un quartier
qui vous fait oublier votre vie citadine. Ce petit village animé par
les faubouriens eux-mêmes détonne dès que l'on marche vers le
centre-ville électrique.
Ici, la
tranquillité villageoise et la proximité sont les règles
populaires du quartier Boutonnet.
Ambre
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire