Très sincèrement ce titre ne m’a jamais attirée. Il me
suffit déjà de voir mon homme manger goulument la totalité d’une pomme avec
trognon et compagnie pour faire la grimace. Alors quand j’ai lu ce titre … vous
m’avez compris.
Et pourtant, ce livre est un ptit bout de saveur acidulée à
déguster au moins une fois dans sa vie.
Le récit débute sur le décès de Bertha, mère de trois
filles, et grand-mère d’Iris, la narratrice.
Lorsque s’ouvre la succession, Iris
apprend que sa grand-mère lui a légué sa maison située dans un petit village allemand.
Malgré ses obligations professionnelles, Iris
prend quelques jours afin de se
rendre dans cette vieille bâtisse poussiéreuse afin de se décider à accepter ou non cet héritage.
Les robes du passé reprennent vie, les souvenirs d’enfance
et les secrets restés en suspens pendant
tant d’années refont surface. Quel est ce vieil homme qui a entretenu cette maison
pendant tant d’années ? Pourquoi ? Quelle relation avait-il avec sa
grand-mère ? Qui étaient ses tantes et sa mère plus jeunes ? Qui est
Iris aujourd’hui ?
L’auteure écrit le récit de vie de plusieurs femmes issues
de trois générations, elle pose des énigmes auxquelles Iris répond
progressivement. Le lecteur plonge avec elle dans ce lac bordé par la forêt
allemande. Tout est caresse dans ce roman d’une belle sensualité piquée de
touche d’humour ici et là lorsqu’Iris retrouve cet homme si particulier qui constellait son enfance et qui refait aujourd’hui surface.
La narratrice se dévoile avec beaucoup de douceur dans ce roman. Bibliothécaire, elle raconte comment elle aimait lire et
manger en même temps étant plus jeune, ce qui explique ses belles rondeurs
aujourd’hui. Elle décrit ses associations de mets et de genre littéraire et
donne sérieusement envie de faire pareil.
Se caler dans son canapé avec un plaid et grignoter des
myrtilles tout en lisant un roman. Pourquoi pas ?
Ce livre est aussi une belle déclaration d’amour aux mots.
Iris conte comment elle collectionnait ceux-ci dans un cahier de vocabulaire.
Les « beaux mots », les « mots laids », les « mots
trompeurs », « intervertis », secrets ». J’ai trouvé cette
idée particulièrement poétique.
Ni une, ni deux je commençais un nouveau carnet.
C’est ce que fais ce roman je pense. Il marque et malgré les
mois qui passent il laisse ce goût de pépins de pomme dans la bouche comme un
bonbon qui fondrait doucement sous la langue.
June
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