lundi 5 janvier 2015

Bêêêênne année...


« Jouer, juste, rien d'autre, faire semblant ou vivre nos vies. »

Jean-luc Lagarce

Plus les années passent, plus je deviens cynique. Pourtant, j'ai toujours était d'un grand optimisme mais mes espoirs débiles se sont érodés au fil du temps pour laisser place à un côté plus aigu (tranchant?) de ma personnalité.

Ces derniers jours, tout le monde se souhaite une bonne année. Le buraliste, la boulangère, le vigile de Carrefour... Le temps d'une soirée, des gens se sont regroupés pour fêter 2015. J'ai préféré échapper à tout ça. Les « 5...4...3...2...1... Bonne année ! », très peu pour moi.

Personne ne se connaît ou on ne connaît pas tout le monde, pourtant en cet instant, tous s'embrassent en balançant ces deux mots absurdes. Accolades, regards qui pétillent en raison de l'alcool et « bonne santé surtout hein ! ».

Je fuis ce type de soirée comme la peste. Pour moi, rien de plus hypocrite. Jeter deux mots à la figure de quelqu'un pour avoir bonne conscience ou faire « mine de » n'a jamais été mon dada. D'ailleurs, beaucoup disent « bonne année » à des gens qu'ils ne connaissent pas, ne verront plus jamais ou n'apprécieraient même pas en « temps normal ».

Alors pourquoi tous ces masques ? L'amour universel ? Laissez-moi rire !

Parce qu'on leur jette des billets du haut des fenêtres d'un immeuble, des gens sont prêts à se marcher dessus, se piétiner et se tuer. Tout ça pour des billets qui n'en étaient pas... On aura beau accuser ceux qui jetaient les fameux billets ou les « forces de l'ordre qui font toujours mal leur travail », qui s'est rué pour attraper des bouts de papiers ? Qui était prêt à tuer père et mère pour le nouveau dieu de ce système gangrené ? Tout le monde.

C'est sur que bonne année prend tout son sens : « Je te souhaite une bonne année... mais si tu te mets sur mon chemin, je t'élimine car ma vie vaut plus que la tienne».

Ces deux mots sont si galvaudés que je préfère ne rien dire et voir les gens à d'autres moments. Et puis, on ne suit qu'un calendrier parmi d'autres alors... je suis rabat-joie ? Non, un peu cynique.

Et bonne année !

Ambre

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