« Jouer, juste, rien d'autre,
faire semblant ou vivre nos vies. »
Jean-luc
Lagarce
Plus les années passent, plus je
deviens cynique. Pourtant, j'ai toujours était d'un grand optimisme
mais mes espoirs débiles se sont érodés au fil du temps pour
laisser place à un côté plus aigu (tranchant?) de ma personnalité.
Ces derniers jours, tout le monde se
souhaite une bonne année. Le buraliste, la boulangère, le vigile de
Carrefour... Le temps d'une soirée, des gens se sont regroupés pour
fêter 2015. J'ai préféré échapper à tout ça. Les
« 5...4...3...2...1... Bonne année ! », très peu
pour moi.
Personne ne se connaît ou on ne
connaît pas tout le monde, pourtant en cet instant, tous
s'embrassent en balançant ces deux mots absurdes. Accolades, regards
qui pétillent en raison de l'alcool et « bonne santé surtout
hein ! ».
Je fuis ce type de soirée comme la
peste. Pour moi, rien de plus hypocrite. Jeter deux mots à la figure
de quelqu'un pour avoir bonne conscience ou faire « mine de »
n'a jamais été mon dada. D'ailleurs, beaucoup disent « bonne
année » à des gens qu'ils ne connaissent pas, ne verront plus
jamais ou n'apprécieraient même pas en « temps normal ».
Alors pourquoi tous ces masques ?
L'amour universel ? Laissez-moi rire !
Parce qu'on leur jette des billets du
haut des fenêtres d'un immeuble, des gens sont prêts à se marcher
dessus, se piétiner et se tuer. Tout ça pour des billets qui n'en
étaient pas... On aura beau accuser ceux qui jetaient les fameux
billets ou les « forces de l'ordre qui font toujours mal leur
travail », qui s'est rué pour attraper des bouts de papiers ?
Qui était prêt à tuer père et mère pour le nouveau dieu de ce
système gangrené ? Tout le monde.
C'est sur que bonne année prend tout
son sens : « Je te souhaite une bonne année... mais si tu
te mets sur mon chemin, je t'élimine car ma vie vaut plus que la
tienne».
Ces deux mots sont si galvaudés que
je préfère ne rien dire et voir les gens à d'autres moments. Et
puis, on ne suit qu'un calendrier parmi d'autres alors... je suis
rabat-joie ? Non, un peu cynique.
Et bonne année !
Ambre
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