jeudi 23 octobre 2014

Le goût des pépins de pomme de Katharina Hagena



Très sincèrement ce titre ne m’a jamais attirée. Il me suffit déjà de voir mon homme manger goulument la totalité d’une pomme avec trognon et compagnie pour faire la grimace. Alors quand j’ai lu ce titre … vous m’avez compris.

Et pourtant, ce livre est un ptit bout de saveur acidulée à déguster au moins une fois dans sa vie. 

Le récit débute sur le décès de Bertha, mère de trois filles, et grand-mère d’Iris, la narratrice. 
Lorsque s’ouvre la succession, Iris apprend que sa grand-mère lui a légué sa maison située dans un petit village allemand. 
Malgré ses obligations professionnelles, Iris
prend quelques jours afin de se rendre dans cette vieille bâtisse poussiéreuse afin de se décider à accepter ou non cet héritage.

Les robes du passé reprennent vie, les souvenirs d’enfance et les secrets restés en suspens pendant tant d’années refont surface. Quel est ce vieil homme qui a entretenu cette maison pendant tant d’années ? Pourquoi ? Quelle relation avait-il avec sa grand-mère ? Qui étaient ses tantes et sa mère plus jeunes ? Qui est Iris aujourd’hui ?   
  
L’auteure écrit le récit de vie de plusieurs femmes issues de trois générations, elle pose des énigmes auxquelles Iris répond progressivement. Le lecteur plonge avec elle dans ce lac bordé par la forêt allemande. Tout est caresse dans ce roman d’une belle sensualité piquée de touche d’humour ici et là lorsqu’Iris retrouve cet homme si particulier qui constellait son enfance et qui refait aujourd’hui surface.   

La narratrice se dévoile avec beaucoup de douceur dans ce roman. Bibliothécaire, elle raconte comment elle aimait lire et manger en même temps étant plus jeune, ce qui explique ses belles rondeurs aujourd’hui. Elle décrit ses associations de mets et de genre littéraire et donne sérieusement envie de faire pareil.
Se caler dans son canapé avec un plaid et grignoter des myrtilles tout en lisant un roman. Pourquoi pas ? 

Ce livre est aussi une belle déclaration d’amour aux mots. Iris conte comment elle collectionnait ceux-ci dans un cahier de vocabulaire. Les « beaux mots », les « mots laids », les « mots trompeurs », « intervertis », secrets ». J’ai trouvé cette idée particulièrement poétique.
Ni une, ni deux je commençais un nouveau carnet. 

C’est ce que fais ce roman je pense. Il marque et malgré les mois qui passent il laisse ce goût de pépins de pomme dans la bouche comme un bonbon qui fondrait doucement sous la langue.

 June

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