jeudi 25 septembre 2014

Eloge à la nuit



Il est 20 heures. Les terrasses commencent à se remplir dans l’air chaud de ce début de soirée. Les cigarettes se font rouler. La bière brille sous sa mousse crémeuse. Les souvenirs et malices de la journée s’échangent pour s’évaporer dans la nuit encore naissante. 

D’autres amis arrivent et se joignent à la danse des cocktails paradisiaques. Monsieur Mojito rencontre Madame Caipirina et Ti’Punch se fait une place dans un palais qui se délecte de nouvelles saveurs douces amères. Les yeux se font pétillants, les charmes tournoient. Les rires s’élèvent vers le voisinage qui vient rejoindre cette foule en besoin de détente. 

Les minutes s’échappent les unes après les autres dans une vitesse enivrante. Un verre, puis deux, une cigarette, des regards. Les cœurs se délient. Les filles se déclarent leur amour entre elles. Les hommes écoutent, jettent des coups d’œil intéressés sans jamais vraiment espérer. 

Il est une heure. Le métro se repose désormais des milliers de pieds qui l’ont foulé dans cette journée effrénée. 

Les plus téméraires prennent les vélos malgré leur peur de caler sur les routes pentues. 

Les autres rentrent à pied. Le pas léger et chantant sur le pavé silencieux de cette ville qui semble dormir. 

Des couples s’enlacent dans des voitures, les jupes se relèvent, les chemises se déboutonnent.
Les cyclistes improvisés sinuent de droite à gauche, les dos s’avancent sur les guidons, les jambes sont fatiguées. 

Les derniers rires parviennent d’une rue. 

Le regard plus clair après avoir traversé la ville, il est temps de chercher les clefs qui dansent dans le sac, filent entre les doigts.
La serrure tourne deux fois. Le chat attend sagement assis le regard inquisiteur. Une caresse et il miaule en direction de la chambre.
Dans deux heures le réveil sonnera pour un nouveau jour studieux.
Je dormirais plus tard. Sans regret. 

June

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