lundi 22 septembre 2014

Equinoxe


Les saisons ou métaphores végétales. Ce que j'en sais.

Le printemps nous ranime, ravive et dynamise. On se réveille d'un hiver sombre où l'on se recroquevillait dans le vieux plaid en regardant la télévision pendant que le vent fouettait violemment les arbres derrière les vitres de l'appartement. L'hiver est une saison protectrice. On se love dans un cocon de chaleur en mangeant des fondues ou en buvant du vin tandis que la nuit semble recouvrir toutes nos journées. Alors que tout est glacé ou gelé, on met pause sur notre train de vie en buvant une tisane brûlante collé au chauffage. L'hiver est une saison d'attente où l'on fait des plans sur la comète. On se met à rêver d'un avenir chaud et lumineux, on prend des « résolutions ». C'est une page blanche offerte à nos envies et à notre imagination qui bourgeonnera le printemps venu.

Dès lors, on ajoutera des notes de couleur sur le livre d'une nouvelle année. On voudra une mélodie tout en finesse qui nous fera sortir pour de bon de la saison hivernale. On se mettra à créer, agir, déterminé à mettre en œuvre nos flocons de rêve. On inventera une nouvelle palette où les journées ressembleront à des toiles de Monet. Le printemps est la saison des possibles. Tout est nouveau, tout le paraît. Premiers sourires, premières douceurs. Un goût de cerise sur les lèvres allongé dans un champ de coquelicot.

La poésie laisse place au roman estival. Les températures s'élèvent et on en perd un peu la tête. On regorge de lumière et la vie est un cocktail haut en couleurs. Sueur d'euphorie et esprit enfiévré, c'est une saison festive où on est ivre de soleil et de sensations.

L'automne arrive comme une gueule de bois... La pluie s'insinue douloureusement en nous au spleen de notre vie. La morne grisaille nous laisse divaguer au temps des souvenirs et des cris oubliés. Les feuilles valsent avec grâce tandis que nous chutons dans de sombres émotions où la mélancolie est une réconfortante confidente.
Assis dans la cuisine, une part de crumble et un thé bergamote sur la table, on se décide à écrire. Raconter l'avant. On songe à une époque révolue qui pourtant nous hante. Les démons reviennent perfidement à notre mémoire et nous clouent d'angoisse. On se met à délirer dans des élucubrations dignes des plus belles effluves d'opium. C'est la saison baudelairienne où le rouge végétal et sanglant se mélange à la fumée noire. Le vent nous griffe et nous écorche en nous susurrant la révolution.

Voici venu le temps des idées noires, requiem de notre âme. L'automne. Chagrin confortable au goût de mégot et de terre humide qui nous rend bohème et contemplatif.


Ambre

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