jeudi 11 décembre 2014

Une question de poids de vue



Première jambe. 
Le haut du jean glisse sur le mollet et caresse le pied.
Arrivé au genou, la deuxième jambe vient s’habiller à son tour.
Et là, c’est le branle bas de combat. 
Mains fermement accrochées de chaque côté de la taille du jean, le tissu vient lentement enfermer la peau. 
C’est parti pour des génuflexions dans tous les sens afin que le jean remonte jusqu’en haut et se ferme pour de bon.

Pas question d’aller faire pipi pendant quelques heures. 
Hors de question. 

L’achat d’un nouveau pantalon va devoir prochainement s’imposer…

Qu’est-ce qui m’est arrivé au juste ?
J’ai pris du poids.
Taille 32 il y a 3 ans, puis progressivement taille 34 puis 36-38.

Pourquoi ?
Parce que j’en ai assez de me priver.
Tout « simplement ».

Si je devais me définir, je dirais que je suis une « gourmande gloutonne ». Cela ne m’avait jamais dérangé pendant mon adolescence. Je m’en foutais. La cellulite, je la voyais et je l’oubliais aussitôt sous une tartine beurre-nutella.
Et puis ce fut l’entrée dans la vie active, la grande ville, les collègues fines, les magazines avec leurs régimes et Cie. Ce fut la chute. L’oubli de mes envies. L’oubli de qui je suis. 
Une fille sexy qui se respecte mange trois haricots et puis c'est tout, n'est-ce pas? 
Mais ce n'était pas moi. 

Il m’en aura fallu des années pour dire aujourd’hui que ça suffit.
Assez des magazines qui prônent des régimes en tout genre comme nouveau mode de vie, assez de ceux qui se moquent de la cellulite des célébrités parce que ça redore notre estime personnelle, assez de ceux enfin qui s’engagent pour que des femmes belles et en forme défilent sur les podiums et qui, dans leur page, ne montrent que des corps retouchés et émaciés.

Assez aussi des regards jetés par l’une, par l’autre dans le métro. Qui te détaillent de haut en bas.
Et oui je n'ai pas le mollet fin comme une danseuse et oui j'ai la cuisse rebondie car je fais partie de celles qui prennent sur le fessier plutôt que sur le ventre.

En vérité je veux être une femme désormais. Je veux être belle. Avoir des hanches, avoir des fesses, et prendre plaisir à malaxer ma peau lorsque j’y applique ma crème hydratante. 

Je ne veux plus compter les calories, me dire que le verre de vin là va s’insinuer dans les plis de ma peau, que la pizza que j’engloutis se verra encore dans dix ans sur mes cuisses.

Je ne veux plus de tout ça. Je veux vivre.Mais attention, je ne prône pas non plus la nourriture super riche, les grignotages intempestifs mais j'en profite. Je veux manger des pâtes avec du beurre fondu qui dégouline et du gruyère râpé ce midi ? Je ne vais pas me priver. Les légumes verts viendront quand j'en aurai ENVIE car c'est de cela qui s'agit.

Bon après soyons honnêtes, je bosse comme une tarée, je fais du sport trois fois par semaine comme une dératée et je continue de lire aussi la presse féminine car j'apprécie aussi l’artistique photographique. Exception faite des modèles amenées à faire le gorille devant l'objectif tout en prenant un air sérieux.

June

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